L’accès pour tous à l’éducation et à la formation : les meilleures
garanties d’avoir un emploi et de peser à nouveau sur l’économie

L'Europe est une chance exceptionnelle de dynamisation des compétences et de stimulation identitaire. Tant pour les étudiants ou les organismes formateurs que pour les entreprises. S'il est bien un domaine où nous devons mutualiser nos talents et coordonner nos expertises, c'est l'éducation européenne. Elle est non seulement indispensable pour préparer un avenir pour les jeunes et permettre aux travailleurs de continuer à se former pour éviter le décrochage professionnel mais elle est également l'un des ferments sociaux, économiques et identitaires, individuels comme collectifs, les plus importants. Socialement, l'école inculque les valeurs fondamentales aux enfants, les met en rapport avec le groupe commun tout en apprivoisant l’altérité. C'est bien entendu une formation de qualité qui décidera de l'avenir socioprofessionnel des jeunes, des réseaux dont ils pourront bénéficier dans leur pays et dans toute l'Europe et de la meilleure intégration possible au sein du monde du travail après leurs études. Au niveau individuel et collectif, l'impact d'une éducation pointue est déterminant pour disposer d'un emploi de longue durée. Le travail précaire et le chômage ne cessent en effet de gangréner la société civile, avec il est vrai des variations plus ou moins importantes selon les pays, et hypothèquent lourdement les perspectives d'avenir des citoyens et de l'Europe. Il peut frapper les jeunes, comme les professionnels expérimentés, telle une épée de Damoclès suspendue au-dessus d'une carrière, prête à s’abattre à tout moment.
C'est la raison pour laquelle Stand Up développe un vaste plan de propositions dans le cadre de l'école et de la formation supérieure initiale comme dans le domaine de la formation continue.

1. Les récents efforts de l’Union pour l’éducation
Les Institutions européennes ont commencé graduellement à mettre en place des synergies entre universités et des échanges d’étudiants. Depuis sa création en 1987, le programme Erasmus a par exemple permis à plus de trois millions d’Européens de séjourner à l’étranger dans le cadre de leurs études ou de leur formation, soit en moyenne environ 188.000 personnes par an, choisissant pour destination l’un des Etats- membres, ou l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse et la Turquie. L’Union a également réussi à organiser des stages en entreprise, de plus en plus prisés par les étudiants. Outre Erasmus, son programme le plus célèbre en matière d’éducation et de formation, l’Union a également créé des programmes destinés à :
- obtenir un stage à l’étranger, destiné au secteur de l'enseignement et de la formation professionnels, s’adressant aux étudiants, au personnel et aux demandeurs d’emploi diplômés (Leonardo da Vinci) ;
- soutenir les professionnels de l’enseignement scolaire, leur proposant une activité formatrice à l’étranger (10.000 enseignants et 1.000 futurs enseignants/an y participent), donnant la possibilité aux élèves du secondaire de partir étudier dans un autre pays (plusieurs centaines d’élèves/an) et créant des partenariats entre les écoles de différentes régions autour d’un projet commun (COMENIUS) ;
- offrir aux spécialistes de l’enseignement continu une formation à l’étranger (Grundvig) ;
- stimuler l’organisation de rencontres informelles entre les jeunes autour de la découverte de l’autre, la citoyenneté et la tolérance (Jeunesse en action),
- inciter au développement de programmes et de diplômes élaborés entre universités, faciliter les échanges entre étudiants et membres du personnel d’universités européennes et le reste du monde et promouvoir l’enseignement supérieur européen dans le monde (Erasmus Mundus) ;
- valoriser l’enseignement supérieur dans les pays voisins de l’Union (Tempus) ;
- dynamiser la coopération entre les institutions d’enseignement supérieur de l'Union européenne et d’Amérique Latine. (Alfa) ;
- renforcer les compétences institutionnelles et académiques, ainsi que l’intégration régionale en matière d’enseignement supérieur à travers le développement de réseaux institutionnels entre l’Union et les pays membres du groupe ACP – groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Edulink) ;
- développer des actions de coopération avec les pays industrialisés en matière d’enseignement, susceptibles de créer des cursus et des diplômes conjoints.

Ces différents programmes seront regroupés dès 2014 sous une seule initiative globale :
Erasmus+, dotée pour 7 ans d’un budget de 14,7 milliards d’euros (soit 40% de plus que le budget précédent) : « Plus de 4 millions de jeunes, d'étudiants et d'adultes pourront vivre une expérience d’études, de stage ou de volontariat à l’étranger et développer de nouvelles compétences. Le programme Erasmus+ permettra à plus de 125.000 institutions et organisations de coopérer pour innover et moderniser les pratiques d'enseignement et les actions en faveur des jeunes. Ensemble, elles contribueront à ce que jeunes et adultes acquièrent les compétences dont ils ont besoin pour réussir dans le monde d'aujourd'hui. » L’accroissement du budget, la procédure de simplification administrative et la volonté de dynamiser les synergies avec le monde de l’entreprise vont dans le bon sens. Mais est-ce totalement pertinent et surtout, est-ce suffisant ?

2. Les limites du modèle
Il faut se féliciter de l'initiative européenne, Erasmus+ témoigne d’une prise de conscience et de la volonté d’investir dans l’éducation et la mobilité durablement. Mais il faut également reconnaître que les limites institutionnelles restreignent considérablement l’ambition du projet. Le budget total alloué à Erasmus+ ne consacre, en définitive, que 4,2 euros par an et par habitant à l'éducation ! Le chiffre se passe de commentaire... L’erreur fondamentale, à nos yeux, est de considérer que l’Europe doit jouer un rôle de coordinateur, répondant à des demandes introduites par les institutions nationales. Elle
pourrait au contraire initier une vaste politique commune de l’éducation que les Etats seraient ensuite invités à implémenter, tout en respectant bien entendu, les singularités et l’indépendance des établissements scolaires et d’enseignement supérieur. Ce rôle de facilitateur joué actuellement par l’Union lui interdit de construire une dynamique ancrant l’éducation au cœur d’une politique pilotée au niveau européen. Non seulement en termes de moyens mais aussi en termes de nature. Car c'est là le plus important. La philosophie générale de ces mesures est fondée sur un spectre beaucoup trop étroit : elle
se centre sur les échanges entre étudiants, enseignants et formateurs, sur des partenariats, des séminaires de formation, des programmes de recherche ou de cours interuniversitaires, sans pousser la logique de l’éducation jusqu'à son terme. Elle omet en effet d'initier et d'instaurer dans les formations élémentaires, secondaires et supérieures (universitaires ou non) dispensées par les établissements de chaque Etat des actions destinées à renforcer l'identité européenne. Tout comme son offre ne contient pas d'outils pédagogiques stimulant, à l'intérieur même des cycles d'études, la conscience européenne, la citoyenneté et ses valeurs, la diversité et ses richesses linguistiques ou culturelles, les acquis de la pensée critique de la rationalité européenne ou l’intérêt croisé pour ses nombreux patrimoines. De même, il n’y a pas à proprement parler d’une
harmonisation des contenus des cours enseignés, ce qui implique des difficultés d’adaptation pour les étudiants lorsqu’ils arrivent dans leurs universités d’accueil. De plus, les mesures que l’Union a mises en place s’avèrent même insuffisantes dans le périmètre de ses compétences actuelles. Quelques exemples :
• Pour l'année académique 2011-2012, les échanges Erasmus ont dépassé les 250.000 étudiants, soit près d’une fois et demi la moyenne annuelle. La raison en est simple : l'intérêt pour Erasmus croît chaque année et continuera à croître car
les étudiants, comme les citoyens, sont conscients de l'importance de la mobilité au sein de l’Europe. Or, l’objectif global d'Erasmus+ est de toucher 4.000.000 de personnes, c'est-à-dire moins d'un pourcent de la population européenne ! Et de répondre favorablement à 2 millions de demandes d’étudiants en 7 ans. Ce qui est largement insuffisant puisque les demandes ont augmenté pour cette même année académique 2011-2012 de 7,5 % pour la filière études et de 18 % pour
l’option stage en entreprise. Et ces taux de croissance sont eux-mêmes en constante augmentation.
• Les montants des bourses Erasmus sont à l’heure actuelle insuffisants pour permettre à un étudiant de suivre normalement les cours ou de faire un stage en entreprise dans la mesure où ces bourses sont considérées comme des aides complémentaires. Elles se limitent à une aide forfaitaire de mobilité et une aide mensuelle dont le montant variant en gros de 0 à 300 euros, dépend de la situation financière des parents. Or, même la fourchette supérieure est largement insuffisante pour permettre à un étudiant peu fortuné qui n’aurait pas de ressources propres supplémentaires, de vivre à l’étranger.
• L'Europe s'est fixé pour objectif de réduire d'ici 2020 à moins de 15% la part de jeunes de 15 ans présentant de graves lacunes en lecture, mathématiques et sciences. Est-ce grâce à un stage européen de 10 jours pour les formateurs spécialisés que la situation va changer ? Il est clair que le problème est plus global et que l’Europe se doit d’introduire une batterie de mesures pour le traiter.
• Le rapport PISA 2012 de l'OCDE a clairement souligné la faiblesse des performances européennes en matière de mathématique, de sciences et de lecture. Il a non seulement montré que l’Europe est en retard sur les pays asiatiques mais a également établi que les différences à l’intérieur de l’Europe se creusent de plus en plus entre les pays du nord et du sud, ce qui accroit le risque de fracture au sein de l’Union.
Le rapport fait ressortir également que l'appartenance à un groupe social défavorisé a une incidence déterminante sur l'acquisition des connaissances. Cela montre bien que c’est à la racine qu’il faut traiter le mal. L'Europe a un rôle essentiel à jouer pour offrir à tous les jeunes, quelle que soit leur classe sociale, la possibilité de profiter de ses programmes. Il y a en effet peu de chances qu’un jeune issu de milieux défavorisés ne parvienne jamais au niveau d’études auquel les bourses Erasmus sont disponibles ! Pour qu’Erasmus+ marche et soit accessible à tous, il faut donc qu’il intègre les conditions sociales nécessaires à la réalisation de cet objectif.
• Le besoin de formation ne se limite pas aux étudiants et au personnel de l'enseignement mais concerne plus largement toute la population en âge de travailler : comment une personne qui a un emploi peut-elle rester compétitive sur le marché du travail si elle ne peut elle aussi continuer à se former à un prix abordable dans un système de qualité égale à la formation initiale qui soit compatible avec son activité professionnelle ? Par définition, c'est impossible. Puisque pendant qu'elle travaille, les étudiants se forment, précisément. Ce chantier européen de la mobilité et de la formation continues pour les gens actifs et désireux de se former est d'autant plus important que les études démographiques indiquent un vieillissement de la population, donc la nécessité criante de mettre en place un programme d’actions pour la partie la plus massivement concernée par le décrochage professionnel.

La pauvreté relative de moyens comme la restriction beaucoup trop importante des champs d'application empêchent la création d’une politique européenne en matière d’éducation à la hauteur des enjeux qui nous font face. Pire, elle sous-estime l’importance de la fonction essentielle que la formation, l’éducation et la mobilité remplissent dans la constitution de l’identité européenne, à la fois en termes d’échanges concrets mais aussi de cours sur l’Europe. La bonne stratégie doit être conçue en résonance avec les besoins réels de la société civile estimés au niveau européen, en réponse à la nécessité de construire une identité européenne à long terme et en créant les conditions générales d’accessibilité pour tous. Ce programme ne doit pas se limiter à l’enseignement mais peut s’appuyer sur des initiatives privées et citoyennes, comme par exemple l'organisation de réseaux de seniors européens désireux de rester actifs et d'encadrer par leurs conseils fondés sur leur expérience, les personnes en formation de tout âge et de tout niveau.
A ce jour, l'Europe compte 73 millions de personnes peu ou pas qualifiées, dans un contexte où l’offre d'emplois peu qualifiés ne cesse de décroître. Le décrochage scolaire touche 12,5% des Européens, l'illettrisme des jeunes flirte avec les 18%, l’excédent de demandeurs d’emploi dans de nombreux secteurs est si important que la déqualification (c’est-à-dire l’engagement à un niveau subalterne de personnes ayant les compétences pour exercer des fonctions d’un niveau supérieur) gagne de plus en plus de terrain, venant éventrer les classes moyennes à supérieures et créer des poches croissantes de nouvelle pauvreté même si l'on dispose d'un emploi.
Aujourd’hui, le taux de chômage s’élève à 10,8 % dans l'Union européenne et à 12,1% dans les pays de la zone euro.
Mettre deux tendances sur un même graphe : chômage/pays et chômage des jeunes par pays (sous forme d’histogramme par exemple) européen sur les 5 dernières années.
Mettre aussi un autre graphe avec courbe de chômage et courbe de chômage pour EUROPE 28 (moyenne), Etats-Unis, Chine, Inde, Japon, Corée et Brésil Bruxelles compte un taux de chômage global de plus de 20 % et de chômage des
jeunes de plus de 30%. C’est à ce type de problème que l’éducation doit frontalement s’attaquer. Elle n’a de sens que si elle inscrit les étudiants dans la vie avec une valeur ajoutée qui maximise leurs chances de s’insérer dans la société et de venir l’enrichir tout en s’enrichissant également, elle n’a de sens que si elle procure aux adultes les moyens de continuer à se former pour acquérir de nouvelles compétences. Là où les politiques nationales ont échoué sur ces points, l'Europe, elle, dispose d'atouts majeurs susceptibles d'accroître les chances de sortir nos pays de cet enfer et ce, durablement. Mais cela nécessite une véritable révolution copernicienne à travers la fédéralisation.

3. Copernicus plutôt qu'Erasmus
Les initiatives européennes que nous avons relevées et commentées vont dans le bon sens et nous ne les critiquons pas pour les remettre en cause mais au contraire pour aller beaucoup plus loin. Un Erasmus+ exposant Erasmus+, que nous appelons Copernicus, car quelles que soient les vertus d’Erasmus+, nous voulons aller plus loin et dans de nouvelles directions initiées au niveau européen. Nous entendons ainsi redéfinir la mission de l’éducation européenne comprise comme le cadre formateur général d’une véritable conscience critique et participative européenne offrant aux jeunes les meilleures conditions possibles pour bénéficier du meilleur enseignement possible dans le cadre de la plus grande préparation possible à l’identité européenne. Et voulons généraliser cette approche à l’ensemble des citoyens, quels que soit leur situation, leur âge et leurcondition sociale.

Dans notre document fondateur, nous avions déterminé comment la fédéralisation d’un certain nombre de compétences et la des dettes dégageaient des économies importantes, se chiffrant à plusieurs centaines de milliards d’euros : baisses des taux d’intérêts sur les dettes mutualisées, économies d’échelle réalisées en développant un plan d’énergie européen, regroupement des diplomaties nationales en une seule intégrée, baisse significative des dépenses réalisées par la suppression des armées nationales au profit d’une armée européenne... Ces moyens considérables permettront de financer le programme d’éducation européen Copernicus, conforme à la nécessité de consolider l’identité européenne par des actes concrets et forts et aux besoins cruciaux des citoyens en matière de formation et de mobilité pour sortir de la spirale infernale du chômage. Copernicus, c’est la révolution des consciences en matière d’éducation pour atteindre 7 objectifs essentiels :

1. Construire l’identité européenne à partir de cours de sensibilisations obligatoires et d’une langue vernaculaire dans toute l’Europe :
- L’introduction dès les primaires d'une deuxième langue européenne : l'anglais à
la fois comme objet d'étude et comme langue vernaculaire d'un cours au moins.
- Même principe pour les secondaires avec une troisième langue : français,
allemand, italien ou espagnol.
- L'introduction d'un cours de l'histoire de l'Europe, avec une partie importante sur
son histoire récente.
- L’introduction à la pensée critique née de la rationalité européenne, au civisme
et aux valeurs propres à l’Europe.

2. Accroître de manière significative la cohérence des programmes et des matières communes enseignées dans les établissements scolaires :
- Avoir un certain nombre de cours communément enseignés depuis l’école primaire jusqu’à l’enseignement supérieur. Nous parlons bien de cohésion, d’harmonisation, pas d’homogénéisation. L’idée ici n’est pas de pousser les établissements à perdre leur spécificité car c’est la variété des approches, des appropriations, des singularités, qui fait la richesse de l’Europe. Mais en revanche, nous souhaitons déterminer un cahier des charges minimum permettant à tout élève et étudiant européen d’avoir un dénominateur identitaire, conceptuel et méthodologique commun. Comme le montrent les résultats de l’étude de l’OCDE ci-dessus, les disparités nationales sont trop importantes entre Etats européens, ce qui induit un risque de désunion
significatif, voire de fracture. C’est ce risque qui est le facteur d’éclatement le plus important car il crée des poches d’inégalités croissantes entre Européens.
Les Etats se sont avérés incapables d’inverser la tendance par manque de moyens, c’est donc à l’Europe de prendre en charge cette fonction essentielle pour la solidification de l’identité européenne dans l’esprit des jeunes générations.
- Dynamiser les échanges entre élèves du secondaire pour leur permettre de profiter avant leurs études supérieures ou leur arrivée sur le marché du travail d’une immersion dans une autre école européenne. Ceci sera d’autant plus facile qu’un tronc commun de cours aura été préalablement déterminé et géré
par l’Europe pour toutes les écoles.

3. Assurer une éducation de qualité qui fasse reculer l’illettrisme :
- Faciliter les échanges entre enseignants à la fois au plan national et international pour que tous les élèves puissent profiter des meilleurs enseignants et ce non pas pour l’élite mais pour tous les établissements scolaires, en particulier ceux réputés difficiles.
- L’établissement de nouvelles normes européennes de qualité assorties de budgets conséquents pour relever le niveau de l’enseignement et combattre les déficiences par de nouveaux moyens financiers et de nouvelles méthodologies comme le développement intuitif et observationnel (Visual Thinking Strategies) qui ont fait leurs preuves aux Etats-Unis.

4. Déployer dans l’enseignement supérieur une nouvelle dynamique de la mobilité :
- 50 % et non 20 % des étudiants suivant un cursus dans l’enseignement supérieur (universitaire ou non) doivent pouvoir bénéficier d’une bourse leur permettant de suivre un à quatre semestres dans un autre établissement d’enseignement supérieur européen ou extra-européen, au niveau des 1er, 2e ou 3e cycles.
- Les bourses doivent être une aide réelle destinée à tous les étudiants, quelle que soit leur condition sociale initiale.
- Elles ne doivent pas être exclusives mais cumulables avec d’autres bourses, provenant de fondations, d’entreprises ou d’associations. La société civile a ici un rôle de soutien fondamental à jouer.

5. Faire tomber le vieux tabou européen séparant l’enseignement de l’entreprise :
- Les stages en entreprise doivent eux aussi être encouragés par la création d’un vaste programme de coopération entre les universités, les entreprises et les autorités européennes. Ceci ne peut se faire qu’au niveau européen car la spécialisation d’un étudiant dans un champ précis ne coïncide pas nécessairement avec le lieu géographique de ses applications sur le marché. De plus, une expérience dans une entreprise étrangère confronte l’étudiant à la réalité pratique de l’expérience professionnelle dans un milieu international, ce qui contribue à asseoir son identité européenne et lui est plus profitable
qu’une expérience dans une entreprise géographiquement proche.
- La création de chaires financées par les entreprises liées à leurs domaines d’excellence permettrait à la fois aux entreprises de faire bénéficier l’université de leur expérience, de compléter l’offre de formation et de participer à l’effort financier que doit consentir l’établissement supérieur pour garantir une formation en adéquation avec le monde du travail.
- L’intensification et la multiplication de la politique d’immersion en entreprise à concurrence de 50 % des étudiants.
- L’adaptation des formations à la réalité du marché du travail tout en préservant les spécificités théoriques de disciplines moins directement liées au monde de l’entreprise.

6. La revalorisation des formations à caractère culturel au niveau européen :
- Nous proposons un rapprochement significatif entre les grandes institutions culturelles européennes et le monde académique destiné à travailler sur des champs communs de recherche au niveau européen et permettant à des étudiants de bénéficier d’un stage formateur de l’institution culturelle de leur choix en Europe.
- Des programmes de mobilité de courte durée donnant accès aux étudiants aux grandes manifestations culturelles en Europe contribueront également à ancrer solidement l’identité européenne à travers la culture.

7. Créer un vaste réseau européen de formations continues proposées par les universités
et grandes écoles supérieures au même prix que pour l’enseignement initial :
- Combattre le décrochage professionnel et favoriser l’évolution de carrière par la création d’un programme d’échanges de formations continues diplômantes du même niveau que la formation initiale, ouvert aux demandeurs d’emploi et aux travailleurs entre institutions de pointes européens par un nouveau financement massif de l’Europe destiné aux professionnels qui se forment et aux institutions supérieures.
- Un dispositif de facilités fiscales pour encourager les entreprises à pousser leurs employés à suivre ces cursus et de subventions pour les agences locales pour l’emploi.

Ces propositions constituent une première batterie de mesures pour redonner à l’éducation et à la formation la place centrale qu’elles n’auraient jamais dû cesser d’occuper au sein de la société européenne. L’éducation à bas prix à toutes les époques de la vie, et pour tous les citoyens. Stand Up for the United States of Europe considère en effet que le plein accès à la meilleure formation diplômante et à prix modéré est un droit fondamental de l’être humain et doit être une singularité européenne. Elle doit se faire non pas à l’échelon national mais dans le cadre d’une politique dont la compétence revient à l’Europe pour permettre aux étudiants de jouir pleinement de toutes les opportunités d’études et de formations qu’offrent les 28 membres. C’est grâce à elles que nous pourrons offrir une chance à tous, et redonner une seconde vie professionnelle à
ceux qui le souhaitent. C’est grâce à elles que nous pourrons maximiser nos chances de vaincre le chômage et la précarité. C’est grâce à elles que nous renouerons avec la compétitivité. C’est grâce à elles que nous produirons plus de valeur ajoutée. C’est également grâce à elles que nous désengorgerons les bureaux de chômage et allègerons son impact global sur les finances de la sécurité sociale. C’est enfin grâce à elles que nous retrouverons des marges pour financer nos retraites. Car si l’éducation et la formation ne sont pas à elles seules des conditions suffisantes pour améliorer la situation socio-économique des citoyens et sortir du cercle infernal de la précarité de l’emploi, elles sont cependant à coup sûr des conditions nécessaires. Et pour les remplir, l’Europe, son dynamisme, ses ressources, sa diversité, son ingéniosité et son exceptionnel réseau de grandes écoles, d’institutions scolaires, universitaires et para-universitaires, est la meilleure chance que nous avons. A nous de trouver comment en profiter, en la réinventant le plus intelligemment possible.